C'est avec conviction que nous ouvrons la voie au féminisme paysan et populaire, que nous construisons la souveraineté alimentaire, et que nous luttons contre les crises et les violences !
En mars dernier, les paysannes et les femmes autochtones d'Asie, d'Afrique, d'Europe et des Amériques ont organisé des dizaines d'actions solidaires, d'événements, de manifestations et d'autres processus sur leurs territoires pour célébrer la Journée internationale des luttes pour les droits des femmes (#8M23).
Le mouvement mondial des paysans a enregistré aux quatre coins du monde au moins 68 actions similaires dans une galerie virtuelle créée par La Via Campesina.
En mars, ces actions solidaires ont réaffirmé le caractère anti-systémique du Mouvement Féminisme Paysan et Populaire. Il se bat contre le système hétéropatriarcal, raciste et colonialiste qui impose diverses formes d'oppression aux personnes et aux communautés. Au cours des 30 années d'existence de La Via Campesina, nous avons compris que ce modèle capitaliste ne peut être démantelé que si nous parvenons à surmonter ces relations oppressives.
L'appel à l’action que La Via Campesina a publié en février 2023 reflète le même sentiment :
« En cette journée d'action et d'unité, nous sommes confrontés au défi d'adopter une position plus forte sur les questions mondiales face au modèle dominant. Il est urgent de créer une nouvelle société avec de nouvelles relations, d'autres façons de partager le travail et de créer de nouvelles valeurs basées sur l'indépendance et la réciprocité.
En tant que femmes membres de La Via Campesina, nous luttons pour la terre. En effet, grâce à la réforme agraire, les femmes paysannes bénéficient d'un droit légal à la terre. Sur cette terre, nous produisons des aliments qui nourrissent nos familles et nos sociétés, nous assurons nos revenus, nous réduisons la violence et nous luttons contre le machisme....
.... Les dimensions patriarcales et racistes du capitalisme oppriment la société, notamment les femmes, les enfants et les personnes qui ne répondent pas à des identités de genre binaires. Dans la crise actuelle marquée par la guerre et les inégalités, il est urgent de réaffirmer nos valeurs de solidarité et d'internationalisme, de réclamer davantage la démocratie et la participation des communautés, et de poursuivre la lutte contre tout type de violence. L'organisation collective est fondamentale si nous voulons résister, continuer à produire des aliments de qualité et renforcer la souveraineté alimentaire comme un mode de vie dans nos communautés »
La Via Campesina a également encouragé les femmes paysannes et autochtones à se regrouper dans toutes les régions, à débattre et à discuter du contexte local, régional et global. De plus, ces femmes sont invitées à présenter des propositions concrètes pour la 8e Conférence internationale de La Via Campesina (#8ConfLVC) prévue au Nicaragua en novembre 2023.
« Avec la rébellion nous faisons germer les Féminisme paysan et populaire, nous produisons de la Souveraineté alimentaire et nous nous organisons contre la crise et les violences ! »
Ce slogan est devenu le cri de ralliement de toutes les actions conjointes du mois de mars.
L'appel de La Via Campesina en faveur d'actions solidaires a trouvé un large écho. Des membres de tous les continents ont répondu à l'appel, à noter la Première École Internationale de Femmes Paysannes au Mozambique.
PREMIÈRE ÉCOLE INTERNATIONALE DE FEMMES PAYSANNES DE LA VIA CAMPESINA
L'articulation des femmes de la Via Campesina (le collectif de leaders paysannes et autochtones qui conçoivent et mettent en œuvre les actions féministes du mouvement) a organisé la première École Internationale des Femmes Paysannes à Maputo, au Mozambique.
Soixante-dix participantes de 39 pays, représentant les 10 régions où LVC est organisée, se sont rendues à l'école, ont organisé des sessions d'étude et ont également participé à des actions solidaires.
L'école, organisée par l'UNAC, le membre local de LVC, a duré dix jours et a permis aux participantes d'approfondir les discussions sur l'accès à la terre, les systèmes de semences paysannes, l'agroécologie et les marchés paysans.
L'école est devenue un espace d'étude et de mistica, ainsi qu'un moment où la force de l'internationalisme a été mise en évidence, comme en témoigne la vidéo qui suit.
Des manifestations ont eu lieu au Honduras, au Brésil, au Chili, au Guatemala, en Argentine et dans d'autres pays d'Amérique latine. De nombreuses femmes ont défilé pour réclamer une société fondée sur l'égalité.
ACTIONS EN ASIE ET EN AFRIQUE
L'articulation des femmes de La Via Campesina en Afrique du sud et de l’est a lancé une publication le 17 mars au Mozambique intitulée « Les paysannes sont des femmes ».
En Tanzanie, MWIVATA a organisé plusieurs événements communautaires, séminaires, ateliers et démonstrations pour célébrer la Journée internationale des luttes pour les droits des femmes.
En Ouganda, le Forum des petits agriculteurs de l'Afrique de l'Est et du Sud (ESAFF par ses sigles en anglais), organisation membre de LVC, a publié une note de synthèse intitulée " Femmes qui pratiquent l'agriculture à petite échelle et qui réclament des conditions plus équitables. Comment pouvons-nous remédier aux disparités entre les hommes et les femmes qui existent dans le secteur agricole ?"
En Indonésie, les leaders paysannes de Serikat Petani Indonesia (SPI) ont organisé des actions #8M23 et ont réclamé de moyens de subsistance dignes pour les femmes rurales, ainsi que de meilleurs prix pour leur production (de riz). Elles ont aussi exprimé leur inquiétude quant à la criminalisation des paysan·nes et ont exigé la résolution immédiate du problème. De même, elles se sont opposées à la réglementation néolibérale du gouvernement dans le cadre de la loi sur la création d'emplois.
En Thaïlande, les paysannes de l'Assemblée des pauvres se sont engagées dans une action publique contre les grands barrages et ont demandé la protection de leurs rivières.
En Corée du Sud, l'Association des femmes paysannes coréennes (KWPA par ses sigles en anglais) a également organisé des actions de solidarité.
Au Pays basque, les femmes d'EHNE Bizkaia (l'une des organisations membres de LVC dans la région) ont publié une vidéo qui fait écho à leur détermination pour lutter contre les systèmes oppressifs du patriarcat.
La diversité de nos rébellions !
L'affiche publiée par La Via Campesina à l'occasion du #8M23 a été omniprésente dans la plupart des mobilisations mondiales.
L'affiche, qui constitue l’identité visuelle de l'unité paysanne de mars, a été traduite et adaptée en plusieurs langues, dont le coréen, le bahasa, le portugais, l'italien, le cinghalais, le bangla, le kannada, l'hindi, l'arabe, le turc, entre autres.
LVC et ses membres ont utilisé différentes adaptations de l'affiche et d'autres documents publiés en mars pour donner une visibilité aux manifestations et à d'autres événements.
Les membres de LVC et ses alliés ont également publié plusieurs vidéos et podcasts en mars. Ceux-ci dévoilent multiples aspects des luttes féministes paysannes, tels que l'autonomie rurale des femmes paysannes, les dialogues sur la diversité de genres, l'accès à la terre, les foires aux semences et les ateliers, les séminaires sur l'agroécologie, et bien plus encore.
La Via Campesina a recueilli la plupart de ces actions sur un mur virtuel créé en mars. Voici un aperçu >
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